Club BD Historiques

Le Club BD historiques à Reims

Le vendredi 15 mars 2024, les neuf membres du club BD historiques se sont rendus à Reims pour une incroyable journée de découvertes intéressantes et amusantes à la fois. Ils ont pu rencontrer les auteurs de l’atelier 510 TTC, découvrir la librairie spécialisée Bédérama et visiter la bibliothèque Carnégie.

A l’atelier 510 TTC, les élèves ont appris quelles sont les différents étapes dans la création d’une bande dessinée, comment les coloristes font pour mettre les pages en couleurs, en quoi consiste les différents métiers qui se cachent derrière une bande dessinée (scénariste, dessinateur et coloriste). C’est un métier où les dessinateurs sont très peu connus et ne sont pas assez payés alors que leur travail est très compliqué. Il faut avoir une passion pour cela. Ils ont aimé regarder les dessinateurs dessiner, découvrir les BD qu’on leur a présentées. Ils ont pu admirer la décoration de la pièce avec toutes les collections des auteurs : chacun essaye en effet de se fabriquer un espace de travail confortable et sympa.

Benoît Blary

Benoît Blary est dessinateur, il fait à la fois les dessins et les couleurs de ses albums. Il lui faut neuf à douze mois pour peindre un album car il travaille à l’aquarelle. Avant, tous les albums étaient dessinés et colorés à la main mais maintenant presque tout est numérique. Il a fait un Bac Arts appliqués à Reims puis en Belgique.

Comment cela fonctionne ? Le projet d’album doit d’abord être accepté. Ensuite, il négocie avec l’éditeur sur la somme globale de l’album et les droits d’auteur puis ils signent un contrat. Pour toucher les droits d’auteur, il faut vendre au moins 20000 exemplaires de l’album. Presque personne ne les touche car la moyenne des ventes est de 3000 à 5000 exemplaires. « Il faut avoir de la chance pour l’obtenir ! », « Je ne signe pas beaucoup de contrats, on donne l’argent à la limite. », « On a plusieurs projets en même temps pour pouvoir s’en sortir financièrement. »

Séverine Gauthier

Séverine Gauthier est scénariste depuis les années 2000. Elle a commencé à écrire des romans en 2019. Elle a passé un Bac Littéraire et fait des études d’anglais. Elle s’est ensuite dirigée vers la rédaction de bandes dessinées. Ce qui lui a donné envie d’en faire son métier, c’est sa passion pour la lecture de bandes dessinées depuis qu’elle est petite. Son style préféré, ce sont les BD fantastiques, poétiques et historiques. Ce qu’elle aime le moins dans son travail, c’est de devoir rechercher un éditeur. Ce qu’elle préfère, c’est inventer le scénario.

Elle nous a expliqué que pour la réalisation de bandes dessinées, il y a un échange constant entre l’éditeur, le dessinateur et elle-même scénariste, contrairement à l’écriture des romans. Dans une BD, il y a 46 pages en moyenne, une couleur différente à chaque séquence et que le suspense est placé en fin de page paire, c’est-à-dire avant de devoir tourner la feuille.

Bengal

Bengal (Benoît de son vrai prénom) est dessinateur et coloriste de comics. Au début, il écrivait des BD franco-belges puis dix ans après il a commencé à écrire des bandes dessinées américaines. Il travaille à l’atelier depuis 25 ans. Pour colorier une page, il lui faut un à trois jours.

Luc Perdriset

Luc Perdriset est coloriste. Cela fait 17 ans qu’il est installé à l’atelier. Il travaille les couleurs avec une tablette et un crayon numérique connecté à un ordinateur. Il réalise plusieurs bandes dessinées par an. Il est payé au nombre de pages qu’il envoie. Il travaille avec des auteurs différents pour des BD comme Boule et Bill, Les Légendaires, Ariane et Nino, Atalante… Ils sont tous à leur compte, c’est-à-dire indépendants les uns des autres même s’ils sont dans le même local.

Thomas Labourot

Thomas Labourot est dessinateur. Il dessine à la fois sur ordinateur et sur papier. Il utilise d’abord un crayon bleu qui sert de brouillon (il est retiré au scan). puis un crayon gris. Ensuite, sur ordinateur, il redimensionne, ajoute les bulles. Il a un bureau assez atypique avec une grande décoration.

Violette

Violette est en 1ère Bac pro Artisanat et métiers d’art Option CVP (Communication Visuelle Plurimédia) dans un lycée de Reims. Cela peut mener à des métiers très variés comme graphiste, décorateur d’intérieur, illustrateur… Elle ne sait pas encore ce qu’elle veut faire plus tard alors elle fait des stages comme ici, en illustration, pendant un mois. Son maître stage, Benoît Blary, lui donne des exercices comme réaliser un story-board : elle doit illustrer les textes pour faire le brouillon d’une bande dessinée.

La librairie Bédérama

La librairie Bédérama, c’est une librairie indépendante et spécialisée dans les bandes dessinées, les mangas et les comics. Les élèves ont rencontré la libraire et l’un de ses employés, Valentin, tous deux des passionnés de BD. Ils ont ainsi appris qu’il existait des librairies spécialisées, comment on faisait pour vendre les livres et ils ont pu en acheter. La propriétaire a expliqué qu’elle ne recrutait pas ses employés en fonction de leurs diplômes mais bien de leur passion et de leur connaissance de la BD. Il faut en effet lire beaucoup d’albums pour être capable de conseiller les clients.

La bibliothèque Carnégie

La bibliothèque Carnegie est une des bibliothèques municipales de Reims mais c’est aussi une bibliothèque d’étude et de recherche qui a pour mission la conservation, l’enrichissement et la mise en valeur du patrimoine écrit de Reims. Elle conserve plus de 400 000 documents de toutes époques. Certains documents sont disponibles au prêt mais les documents conservés dans la réserve, dans le fonds local et les usuels, sont uniquement consultables sur place.

Auparavant, cette bibliothèque était située à l’hôtel de ville mais celui-ci a été incendié par un obus en 1917. Après la Première Guerre mondiale, la fondation Carnegie, créée en 1910 par l’homme d’affaires et milliardaire américain Andrew Carnegie, décide de financer la construction d’une nouvelle bibliothèque et offre 200 000 dollars à la ville de Reims. Voilà pourquoi on peut voir le drapeau des Etats-Unis sur la façade, associé au blason de la ville de Reims. Elle a été construite entre 1921 et 1928 par l’architecte Max Sainsaulieu dans un style Art déco.

L'art déco

Nous avons fait une visite guidée de la bibliothèque : style art déco (façade, porte, hall d’entrée et vitrail de la salle de lecture : mosaïques, motifs géométriques, thème de la nature, marbre), salle du catalogue, salle de lecture, salle de consultation des documents, le magasin où sont conservés les livres anciens.

La salle du catalogue

La salle de lecture

Les magasins

Une bibliothécaire nous a présenté plusieurs livres anciens et patrimoniaux : des manuscrits médiévaux, un incunable, un livre d’art et des BD contemporaines.

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