Les 4A et 4B se rendent à l’Ecomusée de Fourmies
Le mardi 21 mai après-midi, les élèves de 4A et 4B se sont rendus au MTVS (musée du textile et de la vie sociale) de Fourmies qui occupe une filature de laine peignée. Ils ont pu approfondir le cours d’histoire donné sur la Révolution industrielle par M. MANESSE et Mme ORMANCEY. Les 4A livrent leurs témoignages du travail en usine au XIX e siècle.
Le travail en usine
Alexis : « L’usine de Fourmies a été construite en 1863. C’est une ancienne filature qui fabriquait le fil le plus fin au monde. La machine à vapeur faisait tourner toutes les autres machines. »
Justine : « L’usine a besoin de l’eau de la rivière et de l’énergie pour fonctionner. »
Teim : «Le chauffeur met le charbon dans la chaudière et vérifie la pression. Le mécanicien s’occupe de la machine à vapeur. »
Migüel : «Pour fabriquer les fils de laine, on a besoin de tondre un certain mouton: le merinos. Ensuite, on sépare les différentes laines. Celui qui trie la laine gagne 6 francs par jour. On place la laine dans l’ouvreuse-batteuse pour la nettoyer. La carde fait un ruban de laine, le ruban est étiré et tourné dans les gills. »
Morgan : «La laine de mouton vient de Nouvelle Zélande. »
Gautier : « Les trieurs ont un salaire plus élevé que les autres ouvriers. »
Oscar : « Les soigneuses sont les ouvrières qui soignent la laine.»
Lola : « La laine est peignée pour qu’elle soit lisse. »
Sarah : « Les femmes sont moins payées que les hommes. »
La guide montre le ruban de laine obtenu Photographie des ouvrières appelées les soigneuses
Gautier : « Le rattacheur est celui qui rattache les fils lorsqu’ils cassent. Il gagne 2,50 francs par jour. Le bâcleur est celui qui va passer sous les machines. On va demander aux enfants de ramasser ce qui tombe sous la machine. »
Justine : «Le patron paye 0.50 centimes par jour les enfants pour 14 heures de travail. »
Gautier : « Le contremaître gagne 10 francs par jour. Il surveille les machines, les ouvriers. »
Oscar:« L’ourdissoir sert à mesurer le fil. Le fil va dans le métier à tisser. On obtient un quadrillage de fils serrés. »
Immense machine pour le travail du fil L’ourdissoir sert à mesurer le fil avant le tissage
Une plongée dans la vie quotidienne du XIX e siècle
Les élèves se sont baladés dans des rues reconstituées de Fourmies. Ils se sont arrêtés devant des machines à coudre associées aux couturières qui avaient un rôle important. En effet, il fallait deux tenues pour les ouvriers : une tenue de travail et une tenue de semaine. Prendre soin du linge était aussi indispensable. Les bassines permettaient de laver le linge, il s’agissait d’un travail féminin. Il faudra attendre 1950 pour voir l’arrivée de la machine électrique.
Les machines à coudre La bassine pour laver le linge et aussi se laver
L’intérieur d’un logement ouvrier a permis aux élèves de se rendre compte qu’il était petit (20 mètres carrés). L’absence de confort a intrigué les élèves (pas de toilettes, pas de salle de bain). Les ouvriers dormaient assis ou semi allongés, ils se lavaient une fois par semaine avec la bassine du linge.
Des progrès sont perceptibles pour les enfants avec la loi Ferry de 1882. L’école devient obligatoire jusqu’à 13 ans, les enfants vont quitter les usines.
Intérieur d’un logement ouvrier Intérieur d’une salle de classe
Les ouvriers avaient des habitudes. Ils se réunissaient dans les estaminets pour discuter de leurs conditions de travail. C’est là que les grèves pour de meilleurs salaires et des journées plus courtes (journée de 8 heures) se préparaient. En 1890, la ville de Fourmies comptait 360 estaminets (1 pour 40 habitants).
La fusillade du 1er mai 1891 a été abordée. Les syndicats ainsi que les socialistes américains et européens vont appeler à une démonstration de force, le 1er mai 1891, dans la petite ville industrielle de Fourmies.
Intérieur d’un estaminet Maquette expliquant les événements du 1er mai 1891
Le maire de la ville, patron d’usine, prévient le sous-préfet qui fait intervenir l’armée. Les gendarmes arrêtent 4 ouvriers qui sont emprisonnés dans la mairie. Les ouvriers veulent libérer leurs camarades, ils avancent sans armes. Le commandement de l’armée fait tirer sur les manifestants. La fusillade dure 45 secondes. On compte 9 morts et 35 blessés. Ces ouvriers ont été les martyrs d’un long combat pour que chaque travailleur dispose de droits sociaux.
Le travail de recherche : être ouvrier à Fourmies au XIX e siècle
Les élèves pendant l’atelier Les élèves pendant l’atelier
Les élèves ont aussi effectué des recherches à l’aide de documents qui se trouvaient dans une pochette. Ils ont relevé des informations sur la composition des familles ouvrières, les salaires des ouvriers et les entreprises fréquentées, le nombre d’heures effectuées par jour, le prix des denrées de base et du logement. Ils ont décrit un objet qui se trouvait dans la pochette.
La fusillade de Fourmies a été réactivée avec des documents : l’appel à la mobilisation du 1 er mai 1891, des unes des journaux parues suite à la tragédie de Fourmies et aussi des chansons anonymes comme la Marseillaise fourmisienne ou bien encore les Martyrs de Fourmies.
Anthony MANESSE, professeur d’Histoire/Géographie.